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Pour Stéphane Spira, l'année 2009 marque deux évènements dans son parcours musical : la sortie de l'album Spirabassi en duo avec Giovanni Mirabassi et son départ pour New York où il va résider durant une dizaine d'années. New playground paru en 2018 témoigne de cette évolution musicale outre atlantique mais également de la naissance de son fils à qui l'album est dédié. Pour célébrer son retour en France, Stéphane retrouve Giovanni pour l'enregistrement de l'album Improkofiev en quartet. Avec ce disque, il ne cherche nullement à réitérer Spirabassi ; il savoure depuis longtemps le plaisir de se réinventer. Sur le plan musical, sa discographie grandissante en est une parfaite illustration.

Ce cinquième album de Bilal a été réalisé avec le producteur et compositeur éclectique Adrian Younge. Bien soul et jazz, les morceaux sont marqués par ses acrobaties vocales dignes de celles de Thom Yorke. Le disque est une réflexion profonde sur la confusion et la paranoïa de la vie moderne, avec les featurings de Kendrick Lamar, Kimbra et du rappeur/producteur Big K.R.I.T.

Lous and the Yakuza a débarqué en 2020 avec son premier album Gore, et sa flopée de titres personnels, Dilemme (70 millions de streams), Tout est gore ou encore Solo (6 millions de streams), se voyant nommée dans la catégorie Révélation aux Victoires de la musique l'année suivante. Son deuxième opus va plus loin dans sa volonté de proposer un son singulier. Elle y déploie une musique éclectique sans coquetterie, ni calcul. L'album est un statement sur l'amour dans une forme rare : ce qui reste, une fois que la passion a déserté. Les titres égrènent les effusions, les déceptions comme dans ce jeu enfantin où on arrache les pétales de fleurs pour décrire son état amoureux. (Je t'aime) Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, plus du tout... un Iota. Lous nous refait le film de ses relations dans un projet produit en partie par le fidèle El Guincho (Rosalia) dans toute l'incandescence où la mène les errements de son coeur.

Après avoir sorti en 2015 un album en hommage à Billie Holiday, le songwriter new yorkais opère ici sa mue en chanteur R&B, s'imposant d'emblée comme une figure majeure de ce style.

Le pianiste allemand a sorti plus d'une douzaine d'albums en tant que leader au cours de ses 15 ans de carrière, notamment Weltentraum en 2014 qui a été acclamé par la critique et a reçu un 4 clés Télérama. C'est au début de l'année 2020 qu'a germé l'idée d'un premier opus en solo : ce moment semblait venu pour Wollny de commencer à fouiller dans le fonds inépuisable de musiques, d'histoires, de pensées, d'humeurs, d'images et de rencontres qu'il a accumulées au fil des ans. L'enregistrement, prévu de longue date aux studios Teldex de Berlin, a eu lieu en avril 2020 en plein confinement dans une atmosphère très spéciale. Le temps pour Wollny de plonger en lui et de nous offrir de très inspirées vignettes sonores de sa propre composition, ainsi que des reprises d'artistes aussi différents que Tori Amos, Sufjan Stevens, Timber Timbre, Paul Hindemith, etc.

Imaginez de retrouver ensemble la musique de Gus Viseur, Jo Privat, Tony Murena, non pas jouant chacun un morceau mais faisant fusionner leurs compositions, et avec des influences venant de la Réunion, du Brésil, de Cuba. C'est le pari formidablement réussi de Philippe Mallard et ses musiciens et c'est un grand bonheur d'entendre une valse swing fusionner avec le rythme du maloya, de la salsa ou dans des atmosphères de samba. Mais ne vous y trompez pas : ce quartet est respectueux des oeuvres d'origines. Il leur redonne une nouvelle vie, une nouvelle jeunesse. En prime, quatre belles compositions de Philippe Mallard et Jean-Baptiste Laya, dans l'esprit fusion des cultures et des tempos, ne vous ne laisseront pas indifférents.

« Déjà tout d'une très grande » France InterSuite à la sortie de son très acclamé 1er album Collapsed In Sunbeams (2021) - meilleur album Mercury Prize / Brit Awards et nomination Grammy - Arlo Parks s'est imposée comme la nouvelle artiste incontournable de la scène pop internationale. Après avoir partagé la scène avec Billie Eilish et Harry Styles, la poétesse anglaise présente son 2e album My Soft Machine, co-produit par Paul Epworth (Adele, Florence & The Machine) et comprenant un feat avec la pop-star américaine Phoebe Bridgers. Un nouveau projet lumineux, addictif et honnête, traitant de sujets divers tels que l'amour et l'anxiété de la vingtaine, ouvrant définitivement un nouveau chapitre dans la carrière de l'artiste. Un véritable tour de force qui restera dans les annales.

Naked Truth est le disque le plus libre et radical qu'ait jamais enregistré Avishai Cohen pour ECM. Naked Truth est essentiellement composé de pièces conçues et façonnées en temps réel au cours d'une incroyable séance d'enregistrement ; l'album se présente comme une sorte de longue suite improvisée. Le trompettiste israélien ouvre minutieusement la voie, suivi de près par ses camarades de longue date (le pianiste Yonathan Avishai, le contrebassiste Barak Mori et le batteur Ziv Ravitz) qui tous répondent collectivement et instinctivement aux multiples et subtils changements de direction pris par la musique. A la fin de l'album, Cohen récite Departure, un poème de Zelda Schneurson Mishkovsky, dont les thèmes du renoncement, de l'acceptation et du lâcher-prise apparaissent parfaitement en phase avec la musique.

Pour ce projet, sur lequel il a travaillé pendant 4 ans et demi, Dan Tepfer a écrit des programmes informatiques sur SuperCollider qui interagissent en temps réel pendant qu'il improvise directement sur son piano, un Yamaha Disklavier. Ainsi, ce qu'il joue peut par exemple être répété comme dans un jeu de miroir, l'aigu devenant grave et inversement, suivant différentes combinaisons rythmiques. Pour accompagner la musique, Tepfer a également écrit des programmes sur Processing permettant de visualiser clairement ce qui se passe, à l'aide de formes abstraites pouvant évoquer des images astronomiques. Les vidéos publiées sur YouTube sont soigneusement montées par Tepfer, donnant une qualité visuelle unique à ce projet !

L'album hommage pour fêter les 90 ans de la légende du jazz Nina Simone !Ceci n'est pas un album de people. Avec cet hommage à Nina Simone, ce que chante Kareen Guiock-Thuram dans son premier album « Nina » est peut-être la part la plus secrète et intime de son parcours. La présentatrice du 12.45 de M6, donne une relecture de ses chansons - grands classiques comme raretés - contemporaine, sans mimétisme ni imitation. Il ne faut pas oublier que Kareen Guiock-Thuram a été la première Noire à présenter un journal télévisé avec les cheveux nattés, ce qui est un symbole pour des millions de femmes de ce pays. « Si j'ai cette assurance aujourd'hui, c'est parce que je suis une petite-fille de Nina Simone. »

No Rush... Prenons notre temps, écoutons, composons. Ce moment d'intense solitude que fut le confinement a été pour Andy Emler l'occasion d'une réécoute des musiques du XXe siècle (Arnold Schönberg, Witold Lutoslawsky, György Ligeti, Maurice Ohana, Philippe Manoury... ), puis d'une intense phase d'écriture. Dans cette suite composée tout spécialement pour les neuf musiciens virtuoses de l'orchestre (retour du guitariste Nguyên Lê), on retrouve, étendue, la pâte, la signature sonore emlérienne. Ses combinatoires orchestrales (l'orchestre, le jeu collectif mis en avant, pas de solo de piano), ses mélismes et autres métissages, la couleur ravélienne associée au feu rythmique stravinskien, sa subtile dialectique composition/improvisation et ses alliages de timbres inédits. Une fois de plus, Andy Emler est ici pianiste, compositeur, arrangeur, metteur en scène/en sons, mais aussi et surtout chef d'orchestre naturel, c'est-à-dire catalyseur d'énergies, d'enthousiasmes. La musique est architecturée tout autant que mouvementée...

Après avoir sorti son premier album, sobrement appelé Chapter one en 2018, on se doutait bien que le deuxième chapitre allait arriver. Après 75.000 exemplaires de son premier LP vendus, et plus de 120 dates dans toute la France, des Festivals prestigieux à des dates parisiennes sold-out, Kimberose nous est revenue avec un nouveau single le 25 Septembre 2020. Écrit et co-composé par Kim elle-même, le titre Back on my feet résume bien l'état d'esprit de l'artiste et de l'album : une jeune femme libre et indépendante qui a repris sa vie et son destin en main après une période difficile et douloureuse...

Avec un tel prénom, il était écrit que Fidel Fourneyron réaliserait un jour un projet autour de Cuba. Avec la question Que Vola ? (quoi de neuf ?), il apostrophe six expérimentateurs issus de la nouvelle scène hexagonale et trois percussionnistes de La Havane, piliers de l'orchestre cubain Osain del Monte (Adonis, Barbarito et Ramon), et brillants rénovateurs de la tradition. Ensemble, ils réinventent un répertoire unique et explosif, une transe jazz inspirée des cultes sacrés afro-cubains.

C'est avec des beats bien aiguisés, des mélodies chaloupées, des lyrics positifs et engagés, que l'artiste a su créer une esthétique bien à lui, nous faisant voyager entre Kingston et la Normandie. Inspiré et passionné par les oldies jamaïcains il mélange reggae, hip hop et soul avec brio. Cet opus sort chez Soulbeats Records, en collaboration avec Big Scoop Records, structure indépendante portée par le groupe. Il représente une deuxième et belle étape après un Deep rockers back a yard salué de toutes parts : une voix toujours plus sucrée qui sublime des rythmes à la fois doux et saccadés, accompagné de choeurs et de cuivres qui apportent une touche encore plus caribéenne, d'un fatbabs ingénieux et d'un band toujours aussi soudé, le chanteur compose des textes emprunts d'une grande sagesse.

Les membres initiaux du Quatuor Joshua Redman - Redman (saxophone), Brad Mehldau (piano), Christian McBride (basse) et Brian Blade (batterie) - se réunissent avec RoundAgain, le premier enregistrement du groupe depuis MoodSwing en 1994. L'album comprend sept chansons nouvellement composées : trois de Redman, deux de Mehldau et une de McBride et Blade.

Taj Mahal peut à juste titre être qualifié de légende vivante, avec une voix aussi instantanément reconnaissable que Louis Armstrong, Ray Charles ou Dr John, il a tout au long de sa carrière repoussé les limites de la musique américaine, en incorporant des sons des Caraïbes, d'Afrique, de blues traditionnel et jazz. Avec ce disque, Taj prend une nouvelle direction dans son voyage musical, explorant des classiques, avec son bon ami et producteur de disques, John Simon. C'est la réalisation d'une collaboration musicale qu'ils avaient planifiée depuis des décennies. Enregistré avec les musiciens les plus en vogue de San Francisco, Savoy est un retour en arrière plein d'amour aux sons de l'ère du swing jazz big band, intitulé en hommage à Harlem's Savoy Ballroom où la musique composée par les goûts de Duke Ellington, Louis Jordan, George Gershwin et Louis Armstrong a été interprété par un who's who d'emblématique artistes, et maintenant ramené à la vie par le seul et unique Taj Mahal.

Quand il était gosse, sa mère raffolait de Nat King Cole. Le répertoire du crooner disparu il y a cinquante ans a donc tout de la Madeleine de Proust pour le chanteur. Dandy du rock classieux, artiste aux plusieurs vies (du blues de son groupe The Hoax aux équipées jazz avec Eric Legnini), chanteur au timbre faussement cristallin, le garçon sait mieux que personne qu'un crooner est bien plus qu'un type au costard impeccable. Car au-delà des tubes de Nat King Cole, c'est la face sombre et écorchée de l'immortel interprète de Nature boy qui fascine Hugh Coltman. Après la sortie et les tournées de deux albums solos résolument pop, le songwriter a donc tourné et enregistré avec Eric Legnini, le pianiste et producteur de cet album. Cette expérience de musicien de jazz lui a donné confiance pour enfin aborder le répertoire de Cole.